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meli-melo de moi

9 novembre 2007

Bribe de vie sans importance

J'y pensais et je l'ai fait...C'est rigolo...On verra bien...Je ne peux rien prévoir...Bien à vous...

ventre

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9 novembre 2007

Je ne suis pas jolie, je suis pire

Je bouffe des cœurs, des palpitants amoureux. Je croque, dévore, englouti à leur en donner la nausée. Je les fait battre à tout rompre… Mais ce sont eux que je rompt. Je les laisse derrière moi sur des coins de trottoirs qui sentent la pisse, comme les ordures ménagères d’un mois entier. Sans pitié, avec mépris, même. C’est à la fin que je les déteste, d’avoir entretenu la flamme. Pour moi, l’amour doit se bousiller à gros coup de godasse sur l’histoire. Tant pis si je suis mal vue, ou si je suis une salope. Tant pis. Pour moi, il n’y a rien de vrai sur terre, surtout pas l’amour.

  Je ne parle pas, je ne leur dis rien. Car parler, c’est comme un baiser, c’est comme baiser même. C’est dévoiler une couleur, un arôme, une peinture parfois. Alors je joue à me taire. Je dissous le charme lorsque je le décide. Il suffit de pas grand chose, parfois. Un mot peut faire l’affaire. Un seul.

 C’est alors que j’ai les pieds sous terre, et bien plus encore, si je ne connais mon apparence. Il me faut seulement m’apercevoir pour naviguer à nouveau entre les regards d’autrui. C’est terrible, superficiel… Mais c’est cela, ou je ne me pointe plus sous leurs yeux, ne pouvant plus séduire leur bêtise. Il me faut pouvoir marcher avec fierté, la tête haute et mon dos tordu… Mes longs bras squelettiques méritent parfois la correction, à moi de les repeindre. Ils pendent jusqu’au plancher et j’ai les mains dégueulasses de les laisser traîner partout…

 Mais putain c’est dur, je suis malade, automysophobe. Si je me salis, je ne me touche plus. Si je suis jolie, je ne bouge plus. Je sais même plus si c’est mon miroir qui m’encrasse ou si ce sont mes yeux qui ne discernent plus le laid du beau… Je ne sais plus si je suis sale ou si je suis trop propre pour vivre ici, sous leurs yeux d’ahuris écervelés. J’ai fait le choix de les prendre pour des cons, une bonne fois pour toute, pour voir ce que ça fait dans le sens inverse. Je change de sexe. Mais il n’y a pas qu’eux.

Je ne suis pas de celles qui camouflent leur féminité sous de longs cheveux pendant, ramollissant leur silhouette décharnée. Je ne suis pas de celles qui sont tellement belles qu’on les croirait sorties d’un magazine de mode ou échappées d’un podium d’un défilé parisien. Je suis pas de celles dont les formes font pâlir et étourdissent ces êtres masculins. Mais je possède mon moi particulier. Je ne suis pas jolie, je suis pire….

9 novembre 2007

Samedi soir

Une âme triste, nostalgique dans un corps trop grand pour elle… C’était cela qui le qualifiait le mieux : la tristesse, les remords, la nostalgie qui ne voulaient pas se transformer en simples souvenirs.

Il entra dans cette salle plongée dans l’obscurité, le dos courbé et les mains dans les poches ne sachant pas qu’en faire, le sourire faux ; et la bouche préférant laisser échapper un cri de douleur plutôt qu’un bonsoir joyeux. Il arpenta la salle du regard et s’arrêta sur le mien, quelques secondes seulement, simplement, d’une mélancolie intensive à me faire chialer, sans mots car ils seraient inutiles. Rien que son regard laisse savoir tant de choses… Il tourna la tête vers la foule dansante et leva le bras droit entraîné par le rythme de la musique. Il balança son grands corps quelques instants, souriant de ce sourire qui n’appartient qu’à lui… Souriant de ce sourire qu’il n’y a que moi qui comprenne.

Il plongea de nouveau son regard dans mes yeux, timidement ; un regard désolé, gêné, mélancolique, envieux… Je retiens mes cris, je retiens mes sanglots ; j’esquive ma pitié car j’en ai honte, je ralenti ma course, fuis mes mots… Je laisse mon regard se perdre au hasard, sillonner sur les murs ou sur le sol, sur d’autres visages peut-être. Peu importe tant que je fuis sa silhouette.

Il disparut ensuite, sans que je n’ai eu le temps de lui adresser mes mots, les paroles qu’il attendait, les gestes rassurant… Mais je ne puis le rassurer, comme il ne peut le faire avec moi ! Je ne puis nier que j’attendais ses maux, même si j’appréhendais les réponses que je pouvais fournir à ses questions ; je demeure imprécise, volatile, dans une peur voluptueuse de laquelle tout le monde chercherait à m’apaiser.

Je ne le revis point de la soirée, je l’ai cependant cherché du regard à de nombreuses reprises, souhaitant qu’il m’appelle, me dise de le rejoindre, pleure dans mes bras, me balance ses cris à la gueule… J’en avais besoin.

Mais il ne s’est rien passé de la sorte. Rien. Seuls nos regards ont pu s’entretenir. Il m’a fuit, comme on fuit une maladie contagieuse. Je suis la peste. Je suis un animal redoutable qui mord lorsqu’on l’approche de trop près. Je ne suis qu’un simple fantasme nuisible, nocif, toxique, brûlant le cœur à qui veut le boire. Il m’a trop savouré, il en est devenu fou, drogué de n’avoir jamais lutté, mort d’amour…

10 juillet 2007

La Chronique d'Oleanna [2]

J’ai le sourire qui dégouline le long de mon cou et mes pommettes qui se promènent jusqu’au bas de mes joues rosées. Je ne peux alors plus rien cacher, plus rien retenir. Je me rend ainsi aveugle aux douleurs alentours, je m’en contente, j’en avais besoin. Car je suis égoïste, je ne souhaite savourer le salé de mes larmes qu’en solitaire, sans encombrement, sans hypocrisie, sans pitié inutile. Je cherche quelque fois un regard de compassion, seulement pour avoir la sensation d’être moins seule, même si j’ai conscience qu’au fond c’est la même histoire, cette solitude inavouable et incurable.

Pour tout vous dire, je m’y suis enfermée pour le reste de ma vie. Je ne veux plus que le moindre regard se pose sur ma silhouette déformée, sur mon visage façonné par la négligence. Je ne veux plus que la moindre photographie reflète mon image tordue… Je me regarde à travers mon miroir et vois ainsi la vérité. Car la vérité est une vérité triste, déformée, étrange, mon visage abîmé. Il est ainsi bien plus en accord avec mon âme. J’ai appris à l’aimer comme j’ai appris à apercevoir son reflet ; je lui trouve un charme particulier que personne ne peut comprendre, une certaine beauté loin de toutes les conventions qui régissent le monde, ces principes de beauté sans importance, finalement. Je me trouve vraie, je me donne envie de pleurer. Je n’ai fait que mentir et voilà que la sincérité me rattrape !

Cependant, je serai blâmée de cette faute dès la fin du spectacle, je le sais. On n’a le droit que de mentir, sous le chapiteau, la vérité est une faute et le mensonge, la vérité. Mais je ne veux plus offrir du rêve aux enfants alors que je ne rêve plus moi-même ! Je ne veux plus faire rêver ces adultes en mal d’imagination, le mal du siècle ! Je veux leur apprendre le réel et les laisser entretenir par celui-ci leurs rêves sans les farcir d’une autre personnalité qui n’est pas la leur. Je ne veux plus mentir car même ceci est une partie de moi et je refuse de continuer à être payée pour offrir une partie de mon âme. Je me fatigue…

1 juillet 2007

Gloomy Heaven

Mon paradis, c’est pas vraiment l’Eldorado. Il est juste artificiel. C’est pas vraiment le bonheur, juste un certain plaisir. Il n’est pas non plus très sain, si on le regarde de près, mais je dois m’en contenter. Je crois qu’il n’est pas non plus très utile à l’humanité mais je suis égoïste.

 Je cours les rues, les périmètres bien définis, sans dépasser. Je mordille mes clés de voiture, allume cigarettes sur cigarettes. Je cours les rues. Je crois que j’ai toujours l’impression de ne pas avoir tout vu… Alors j’y retourne sans cesse, dans ces rues.

 J’ai pas le choix, rien d’autre à faire. Je m’ennuie dans ces rues que je parcours. Et puis lorsque je pense avoir tout vu, je m’enferme dans ma tête et laisse mon corps cheminer à sa guise. Je m’isole ainsi, dans mes rêveries, pensées précieuses ou pas, je me cloître… Jusqu’à ce qu’un inconnu m’en sorte.

 Mademoiselle, ça va ? dit-il d’un ton intéressé. Je le regarde comme si je ne comprenais pas, puis je baisse la tête et repars. Je reprend ma réflexion au point où l’on me l’a retenue. Je n’oublie jamais ce que j’avais en tête en général, bien plus important que cet inconnu sans pudeur. J’ai peur de tous ceux-là d’ailleurs.

 J’ai déjà pleuré dans ces rues. Sans scrupule mais avec un peu de réserve. La délicatesse de ne pas laisser échapper des plaintes trop bruyantes, c’est mieux pour tout le monde. Surtout pour les autres que pour moi. Mais je suis égoïste. J’ai honte en fait quand je pleure dans les rues.

 J’ai souri, aussi, dans ces rues. Et je ne sortais pas d’un centre où l’on enferme ces fous. J’ai souri, mais je crois que personne ne comprenait pourquoi. Et cette ignorance me donnait encore plus envie de sourire ! Mes lèvres s’y plaisent, c’est tellement rare de le faire ainsi…

 Et puis j’ai croisé beaucoup de gens dans ces rues… Des gens tous différents, certes, mais je ne sais pourquoi, enfin si peut-être, ils me semblaient tous semblables. Il faut dire que ce n’était pas chez moi ces rues. C’était l’étranger tout le temps, la même odeur terrible de l’abstraction. Rien ne se considère dans sa globalité, là-bas. Et ici aussi d’ailleurs, mais tout est différent !

 J’ai vu que des têtes de cons, des emmerdeurs de première classe, j’ai vu des gueules d’ange, des pétasses qui se la pètent, des vieux ploucs qui se font chier assis sur les bancs… J’ai vu plein de monde avec le temps, des groupes de jeunes qui font les cons, des éternelles indécises dans les magasins de fringues…

 Et je m’en fous si vous saviez, mon paradis c’est parcourir ces rues, sans but, sans itinéraire, c’est voir tout cela. C’est mon corps qui décide, car mon paradis, ce sont mes pensées. Ce sont elles qui me font me sentir à part de tous ces gens, c’est lorsque j’espère que personne n’entend ce que je me dis. C’est cette intimité avec moi-même. Son intelligence, mais c’est aussi parfois une réflexion face à une paire de chaussures !

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23 juin 2007

Il était une fois la fin

Il est enfin sorti, tout petit, tout rouge, après tant d’attente. Des semaines et des semaines d’attente et il est enfin sorti ! Il m’a fait mal, c’est vrai, j’ai souffert le martyre pour le sortir de ce cocon inutile pour sa part… Mais je suis si heureuse de le tenir enfin dans mes bras qui paraissent si grand à côté des siens. J’avais tellement besoin de sa présence que je nie l’évidence. Je l’embrasse, mais il ne sent rien… Je lui dis que je l’aime mais il ne perçoit pas le son de ma voix. Il ne peut pas non plus ressentir ce besoin de téter mon sein, de boire le lait que je lui ai préparé si paisiblement depuis quelques temps. Il a les yeux clos, paraît si serein et à la fois si absent. Je cherche à cracher toute ma souffrance sur la terre entière, mais rien ne me vient. J’ai pas de solution, d’excuse, pas de remède. Je le caresse, lui raconte un peu la vie, lui dis encore que je l’aime. Puis je m’excuse, je m’y sens obligée, je ne peux faire autrement. Je suis indigne… Je lui parle et m’invente ses réactions, ses mouvements, ses cris, sa petite bouche qui cherche ma poitrine. Je m’invente sa vie, son caractère, sa personnalité. Il sera têtu, capricieux, gentil, amusant. Je prie Dieu que cet instant ne cesse jamais mais bientôt on l’ôtera de mes bras aussi froids que son corps… J’ai envie de lui donner tellement de chaleur, le réveiller avec des petites caresses sur son ventre. Il était une fois la fin… J’ai mis la mort au monde, mon bébé est inerte, il est un quelqu’un sans vie, il n’est même plus quelqu’un, l’a-t-il d’ailleurs déjà été ? C’est une petite fille, belle, minuscule, froide, à couleur changeante avec le temps. Je l’aime, je lui répète de nouveau. Je lui dit que tout se passera bien, qu’elle ne doit pas s’inquiéter… Mais j’ai envie de la balancer contre le mur, en face. Comme si elle était plongée dans un profond sommeil et que ceci la réveillerait. Elle n’en souffrirait même pas. Je me lève de mon lit blanc, m’approche de la fenêtre et lui offre la vue du paysage, du dehors qu’elle ne connaîtra que par-dessous la terre. On frappe à ma porte… Je crois qu’il est temps de lui dire au revoir et à demain. Tout se passera bien. Je l’embrasse sur le front, sa petite tête, son visage blanc et ceci me gèle les lèvres. Ne t’inquiète pas, maman est là. Ne t’inquiète pas… Elle me donne à présent des frissons. Je lui adresse mes adieux, en posant mes larmes sur ses petites paupières closes, et sur ses lèvres violettes, des gouttes de vie pour l’emmener à son encontre. Je ne couvre plus mes sanglots, je n’en ai plus la force ; je la pose dans le berceau, la remercie pour ce délicieux et seul moment passé avec elle, ma fille, mon ange, celle que j’ai porté avec tant de satisfaction et de sensibilité… Je la recouvre d’un drap blanc à sa taille, pose ma main une dernière fois sur son cœur qui ne bat pas, avant que l’infirmière, telle la faucheuse, l’emporte à tout jamais loin de mes bras remplis d’amour maternel que je ne pourrai lui offrir… Enfin si, bien sûr…

18 juin 2007

Les Doux Leurres

C’était lui et moi ,ou moi dans lui, nous contre le reste du monde. Le monde, c’est celui qui m’entoure et non celui dont je fais partie, celui qui m’observe et non celui avec qui je me mets à table. Aucun de nous n’a gagné, mais chacun a recouvré sa place, fidèle à l’ordre de ce monde. Mon endroit douillet s’est fait citadelle, m’enveloppe et me chérit.

 Car je suis épuisée par ce milieu, cette foule caniculaire, suffocante. Epuisée d’offrir des sourires factices, empruntés, des rires aux éclats en me forçant tellement que j’en ai parfois mal au ventre. Epuisée de montrer ma sympathie face à des discours dont je me rapproche, à leur écoute, plus de l’apathie que de l’intérêt.

 Lisez-moi par votre cœur plutôt que pas vos yeux, c’est ainsi que vous m’apprendrez, au lieu d’estimer le sens de mes mots. Je sème quelques cailloux à travers mon périple afin de ne pas nous égarer, mes sens et moi, vers des leurres qu’un horrible saltimbanque aura semé.

 C’est ainsi que vous m’effrayez, par vos sentiments et vos points de vue sans fondement. C’est ainsi que je m’écoule sous vos pieds, vous autres ponts, passerelles et contrées ; je m’écoule comme l’eau et la vie, sans que vous ne trouviez le temps de me considérer.

 Seul le feu est aujourd’hui capable d’éteindre ma vue et mon odorat, par lesquels on défigure mes idées. C’est vous autres illusionnistes que je m’ébattrai à travestir ; ceci par mon seul regard, pénétrant vos esprits florentins pour les purifier de cette effrayante maladie qu’est l’artifice.

18 juin 2007

La Chronique d'Oleanna [1]

Je chausse mon regard mesquin et enfile mon costume de pestiférée du siècle; je me fais casser la gueule, comme ça… Je me confortais pourtant dans la place que je m’étais octroyée (j’ai choisi!); merde, j’ai pas compris! Je me convainc avec dureté de ne pas broncher, j’ouvre la fenêtre octogonale et colorée, décor qui attire le regard des enfants dans les maternelles. Les fenêtres ne sont pas comme à la maison. Je saute, portant toujours mon regard mesquin.
Je passe alors mon déguisement de clown et m’avance vers Mr Royal, sévère comme papa pantoufle, le père fouettard. ‘’T’es en retard!’’
Je baisse mon regard au sol sableux, puis vers le trapèze tout là-haut. Une fille sublime s’y balance, réalisant quelques figures qui impressionneraient sûrement le public qui s’installera bientôt dans les gradins difformes de ce chapiteau sombre…
J’ai vomi, à la droite de Mr Royal… C’est l’émotion. Je sais pas, j’ai vomi, comme ça. ‘’Mr le clown, un sourire!’’ Le photographe de la gazette de la ville. Il pue toujours autant la banalité et la controverse. Les priveurs de privé. Joli nom. Je ne lui crie même pas que je suis une femme. Je souris… J’ai les dents jaunes d’hypocrisie et mon regard mesquin, toujours le même.

 

A chacun de ces moments d’épuisement zygomatique, Mr Royal débarque, messager des spots lumineux, annonçant le début du spectacle.
Je fais le clown, le pitre, la rigolote. Mes deux couettes retenues par des rubans ridicules se balancent de manière aussi ridicule lorsque je dirige ma bouille d’un côté et de l’autre. Comptant les secondes à chaque mouvement. Je vend le mensonge de mes émotions. Je tombe, m’emmêlant les lacets que j’avais omis de mêler. Je pleure. D’abord sans que personne ne me voit… Mais mon maquillage coule.

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